Les golfs en Nouvelle-Aquitaine

Découvrez le guide détaillé de tous les parcours de golf situés dans la région Nouvelle-Aquitaine . Vous pouvez laisser un commentaire, un vote ou une anecdote sur tous les golfs présents dans l’annuaire du golf

Oú jouer au golf en Nouvelle-Aquitaine ? Le guide detaillé de tous les parcours de golf de la région

Les Golfs Par département en Nouvelle-Aquitaine - Golf & Hôtels - Séjour golf

Les golfs de La Côte Basque et la La pouponnière de Biarritz – Parcours de golf 

Coincée entre l’océan Atlantique et les Pyrénées, la Côte Basque est le berceau du golf fran­çais. Depuis le début du siècle, tous nos champions, d’Arnaud Massy à Marie-Laure de Lorenzy y ont appris leur premier swing. Au pays de la chistera, des croix discoïdales et des pibales, découverte de ce peuple fier et de ses fairways copieusement arrosés. 

Le golf français est né au XIXème siècle au Pays Basque, sur une bande de terre vallonnée, coincée entre les Pyrénées et l’Atlantique, et copieusement arrosée par les pluies océaniques. « Faux, rétorquent les historiens poin­tilleux. Les premières swings maladroits remontent à 1856, année de l’inau­guration du golf de Pau, premier parcours d’Europe continentale ». Certes, les premiers golfeurs de l’Hexagone furent Béarnais ou … plutôt sujets de sa gracieuse majesté, la Reine de l’Empire Britannique. Mais, trente à qua­rante ans plus tard, c’est sur les rives de la Nive que le golf fut porté à son apogée.

Les gens de bonne famille et les officiers en garnison dans la capitale du Béarn n’avaient joué qu’à un aimable jeu de société, les Basques l’avaient transformé en sport à part entière. Pour le comprendre et le domestiquer, ils s’étaient appuyé sur leurs traditions. De l’affrontement avec les taureaux dans l’arène, il avaient acquis la stratégie, de la pelote l’amplitude dans le swing et des jeux de force basque la puissance au drive.

Un siècle de golf et de traditions

En un siècle, les Basques ont écrit les plus belles pages du golf français. D’Arnaud Massy à Marie-Laure de Lorenzi, les enfants de Biarritz et de Saint Jean-de-Luz ont rapporté dans leurs clubs les titres les plus convoités. Sur les murs des clubhouses, les photos jaunies gardent les traces de ces joutes golfiques. Dans les vitrines, les trophées en argent brillent de tout leur éclat.

Car le Pays Basque est fier de ses champions. Fier de la volonté et du cou­rage de ses enfants qui transportèrent à travers le monde cette chaleur humaine, héritée des travaux éreintants dans les champs et des longues courses en mer. Fier de ces hommes vigoureux qui portèrent le sac de golf des familles riches en villégiature à Biarritz et qui, le soir tombé, frappaient dans des balles en mauvais caoutchouc à la lumière des bougies.

Le soir, ces caddies d’un autre âge se retrouvaient dans les cafés et, tout en empoignant de leurs mains calleuses les verres d’lrouléguy, entonnaient des chants repris en choeur par une fraternité joyeuse.

Le matin, ils reprenaient le chemin du golf de Biarritz-le-Phare sur les falaises de la Chambre d’Amour. Là, près de la cabane du caddy-master, ils atten­daient les golfeurs, leurs clients d’un jour. En hommage à ces pionniers, ce golf centenaire dressa sur l’allée de graviers qui mène au clubhouse une sta­tue à Arnaud Massy, ancien caddy et seul Français à avoir remporté, en 1907, l’épreuve suprême, l’Open britannique sur le terrible links de Hoylake, en Angleterre. Attirant la convoitise des fervents admirateurs de ce champion, le modeste bronze disparut une nuit de son piédestal. Scandalisé par ce geste sacrilège, le comité du golf refit exécuter sur le champ une copie à l’identique.

Biarritz-le-Phare : Un parcours de golf légendaire en Nouvelle Aquitaine

Crée en 1888, Biarritz-le-Phare est l’exemple même de ce qu’étaient les golfs, au siècle dernier. Dessiné par l’architecte anglais Tom Dunn puis légèrement remodelé par H. S. Colt, le parcours, rattrapé aujourd’hui par la ville, est court, 5.376 mètres seulement, et ses greens sont minuscules. Tout le contraire de l’architecture américaine qui a envahi l’Hexagone dès les années 70. A Biarritz-le-Phare, les plus téméraires n’hésitent pas à vouloir attraper certains greens de par 4 avec leur driver, en un coup. A leurs risques et périls. Car les bunkers judicieusement placés sont nombreux à engloutir les balles capricieuses entraînées dans leur course par les vents de l’Atlantique.

Hommage ou coup de génie, ce golf est aujourd’hui jumelé avec Augusta, en Georgie (États-Unis), la ville la plus célèbre au monde des golfeurs après St Andrews. Celle qui reçoit chaque année au mois d’avril sur le parcours d’Augusta National, le Masters, un des quatre tournois majeurs. Dans la vitrine du restaurant du clubhouse de Biarritz-le-Phare, le drapeau jaune de l’Augusta National, rapporté témoigne de cette filiation prestigieuse.

Le golf de la Nivelle 

Alors que les autres régions de France s’éveillaient au golf avec une lenteur consommée, la Côte Basque frémissait de projets. Ainsi, avant la fin du XIXème siècle, un deuxième parcours fut dessiné par le Baron de l’Espée aux portes de Biarritz, sur la commune de Bidart. Mis en chantier en 1914, il disparaîtra dans les feux de la première guerre mon-diale. A Saint-Jean-de-Luz, c’est un 9 trous, le golf de la Sainte-Barbe, qui verra le jour en l 893 avant de sombrer quelques années plus tard sous les sirènes -déjà de l’immobilier de prestige. De la disparition de la Sainte­Barbe naquit le golf de la Nivelle sur la commune de Ciboure, un port de pêche limitrophe à Saint-Jean-de-Luz. Éternel cycle des résurrections. C’est au pied du massif de la Rhune que La Nivelle déroule ses fairways acci­dentés au sommet desquels les visiteurs découvrent entre deux swings les panoramas somptueux ouvrant sur l’océan et la chaîne des Pyrénées.

Arnaud Massy ou La naissance d’un Champion

Après un exil à Paris, au golf de la Boulie, le Biarrot Arnaud Massy revint au pays et choisit comme villégiature le premier étage du pro-shop de la Nivelle. Un retour aux racines pour pouvoir transmettre aux enfants sa connaissance du jeu et du maniement de la canne (nom donné par les anciens aux clubs). Grâce à ce joueur et professeur d’exception, la Nivelle devint le creuset du golf basque. Arnaud Massy était autoritaire, inflexible, dur à la tache. A la sortie de l’école, les enfants des maisons proches du chalet basque Lohobia, transformé en clubhouse, se précipitaient néan­moins pour suivre avec· attention l’enseignement du maître. Devenus pro­fesseurs, ces enfants, les Garaialde, les Pa Ili, les Alsuguren, les Saubaber … portèrent ensuite la bonne parole dans la France entière. Les Basques étaient partout: de Fontainebleau à Cannes, de Lyon à Brest.

Arnaud Massy reprit ensuite son bâton de pélerin et s’installa au golf d’Etretat (Seine-Maritime), sa dernière demeure. A l’annonce de sa dispari­tion à l’âge de quatre vingt-un ans, la municipalité de Ciboure lui attribua le nom de la rue qui longeait le golf de La Nivelle. L’ancien caddy Arnaud Massy était devenu une personnalité à l’égal du compositeur Maurice Ravel, grande figure de Ciboure. Il n’y avait qu’au Pays Basque où un tel hommage au golf pouvait être rendu.

Focus sur Le golf de Chiberta

Un parcours de golf de type Links

C’est un hommage involontaire aux origines du golf que rend le parcours de Chiberta, à Anglet. Hommage à ses premiers parcours, appelés links, qui étaient construits le long des rivages, dans le sable des dunes. Tom Simpson, un des maîtres de l’architecture anglaise, a su marier avec subti­lité les trous dessinés dans les pins avec une séquence de six trous sur le front de mer. Un compromis qui oblige les amoureux du jeu à une palette de coups inconnue sur les autres parcours du Pays Basque.

Tom Simpson n’avait fait que suivre les recommandations de son commanditaire, le Duc de Windsor: « Monsieur l’architecte, créez sur ces terres le plus beau golf du monde ». Le pari était audacieux. Chiberta ne fut pas le plus beau golf du monde mais il est, aujourd’hui, un des plus fréquentés de France. C’est un signe qui ne trompe pas.

A Chiberta, le chemin qui mène d’un tee de départ au trou n’est pas tou­jours la ligne droite. Il faut savoir jouer avec les éléments pour retrouver sa balle en jeu. Savoir « travailler » la balle, la faire tourner tantôt à gauche, tan­tôt à droite, la faire partir très basse contre le vent et s’appuyer sur les conseils prodigués par les habitués. Ainsi, au 14, un long par 5 qui longe la plage, les joueurs locaux vous inci­tent souvent à driver droit sur le phare de Biarritz, c’est-à-dire droit sur la mer pour que la balle portée par les vents dominants revienne dans une courbe harmonieuse sur le fairway. Si les golfeurs se battent contre le vent qui souffle en rafales de l’océan, le parcours tente pour sa part de résister aux assauts du sable qui gagne sour­noisement sa bataille contre le golf.

Histoire du golf de chiberta 

Inauguré en 1926, le golf de Chiberta connut son âge d’or dans les années 30. Les longues limousines encombraient son parking et les chauffeurs se réunissaient dans un bar, construit à leur attention, pour tuer le temps en attendant des heures durant le retour de leurs maîtres, le visage rougi par les embruns. Puis, ce fut une longue agonie. Le trèfle avait envahi les fair­ways. Chiberta se mourrait, oublié. Jusqu’aux années 70, où sous l’impul­sion d’un nouveau directeur, Jean-Baptiste Ellisalde, le club d’Anglet allait, année après année, reconquérir le coeur des golfeurs et retrouver ses fastes d’antan. Aujourd’hui, malgré un clubhouse minuscule, que certains n’hésitent pas à trouver indigne d’une telle merveille, et d’un practice sur eau peu pro­pice à l’entraînement, Chiberta a retrouvé une santé insolente. Car malgré un nombre de membres très élevé, à faire pâlir de jalousie tous les direc­teurs de golfs de l’Hexagone, Chiberta accueille chaque jour les visiteurs de passage. Les temps ont changé comme le rappelle un ancien membre: « Il y avait vingt ans, personne n’attendait son départ au tee du 1 « .

Histoire et tradition du golf Basque Chantaco

Au Pays Basque, le golf est une histoire d’hommes. A Chantaco, c’est même l’histoire d’une famille. Trois générations qui ont marqué de leur empreinte le joyau de Saint-jean-de-Luz. Trois syllabes, Lacoste, qui allaient faire le tour du monde. Et triple activité pour le plus célèbre d’entre eux, René, grand tennisman des années 30, créateur de la chemise frappée du célèbre crocodile vert et propriétaire du golf de Chantaco. Une famille vénérée et res­pectée par les quarante-quatre joueurs professionnels qui ont été formés à Chantaco. Ouand ils évoquent la mémoire du mousquetaire du tennis, ils l’appellent d’une émotion contenue: « Monsieur Lacoste ». Au respect du père s’est ajouté celui de sa fille, Catherine. « La Grande Catherine » comme l’avait surnommée un journaliste américain au lendemain de sa victoire, en 1967, à l’US Open féminin de golf alors qu’elle n’était qu’amateur.

Par cette saga familiale, Chantaco reste unique dans le paysage golfique français. Inauguré le l er novembre 1928 par un match exhibition par équipes entre les Français Arnaud Massy – Jean Gassiat et les frères anglais Percy et Audrey Boomer, Chantaco n’a jamais changé de mains. Son fon­dateur René Thion de la Chaume a seulement transmis le patrimoine fami­lial à sa fille Simone, épouse de René Lacoste. La grande Catherine, aujour­d’hui présidente du club, peut être rassurée. Les quatorze petits-enfants assu­reront la relève et Chantaco et ses quarante mille arbres perpétueront la tra­dition familiale et l’esprit du jeu.

Arcangues le golf pour tous et l’esprit de famille

A Arcangues, l’esprit de famille se transmet depuis un millénaire. Les Arcangues, qui donnèrent leur nom au ravissant petit village de l’arrière- pays, y sont installés depuis l 150. Le château familial se dresse à l’ombre du trou n° 15 de ce jeune golf, ouvert en 1991, que la famille, guidée par Guy d’Arcangues, ancien membre de l’équipe de France amateur, a créé pour garder intact les terres ancestrales et résister aux promoteurs immobiliers. Car ce village si pittoresque que des Parisiens le choisissent pour s’y marier, attisait la convoitise des investisseurs.

Comme à Bassussary, autre création des années 90, le dessin du parcours a été confié à un Américain. De la terrasse du clubhouse qui embrasse la chaîne des Pyrénées, les fairways en dévers, les larges bunkers et les obs­tacles d’eau témoignent d’un dessin compliqué, peu propices à des exploits à répétition.

Sur la place de l’église, entre fronton et auberges à colombages teintés au sang de boeuf, les stèles discoïdales en pierres ouvragées du petit cimetiè­re où est enterré le chanteur Luis Gonzalez, alias Luis Mariano, témoignent du mystère qui entoure le peuple basque dont les origines se fondent dans la nuit des temps.

Entre Bayonne et Biarritz

Depuis des années, aucun nouveau parcours ne s’est ouvert entre Bayonne et Biarritz. Serait-ce le signe du déclin du golf basque? Non. Même si les caddies, vivier d’antan, ont disparu, de nouvelles générations peaufinent leurs swings dans le centre d’entraînement d’llbarritz ou sur les fairways rustiques du petit golf d’Epherra. Ces enfants ne sont plus fils de paysans ou de pêcheurs. Ils n’ont plus la rage de vaincre de leurs ancêtres mois ils ont acquis leur expérience. Un savoir inestimable que leurs parents ont transmis lors des veillées familiales en évoquant les longues histoires de tournois, de coups extraordinaires et de voyages aux quatre coins de l’Europe. Cent ans d’épopée sons laquelle le golf français n’existerait pas. 

Anecdotes et citations sur les golfs de la Côte Basque. Le Saviez-vous ? 

  • Sur le front de mer, des palissades ont été dres­sées pour empêcher le sable d’envahir les fair­ways de Chiberta.
  • Guide des marins, le phare qui donna son nom au golf de Biarritz sert aussi de repère d’alignement aux golfeurs de Biarritz et de Chiberta
  • Créé en 1888, le golf de Biarritz ­le-Phare a été rattrapé par la ville. Les riverains sont au pied des fair­ways.
  • Oeuvres de Pierre Thévenin, le 9 trous d’Ilbarritz et son centre d’entraînement ont l’océan Atlantique pour horizon.
  • A Biarritz-le-Phare, les greens sont petits et les bunkers judi­cieusement placés.
  • Biarritz-le-Phare subit l’assaut des vents soufflant de l’océan Atlantique. Le par­cours relativement court semble alors très long.
  • Le pro-shop du golf de la Nivelle: Arnaud Massy rési­da de nombreuses années au premier étage.
  • En hommage au grand champion, vainqueur de l’Open Britannique en 1907, la ville de Ciboure lui attribua la rue longeant le golf de la Nivelle.
  • Le green du 2 du golf d’llbaritz, le plus spectaculaire 9 trous de France. Au loin, la Rhune et le Jaizikibel se dressent à l’horizon.
  • Chiberta et ses fair­ways construits dans les dunes est un des rares links sur la Côte Atlantique
  • Derrière le green du trou n° l de Chiberta, le palais rose de style mauresque invite au voyage.
  • L ‘Américain Ronald Fream a dessiné le parcours d’Arcangues sur les terres ancestrales de la Famille éponyme.
  • Des fairways de La Nivelle, vue plongeante sur le joli port de Saint­Jean-de-Luz.
  • Dans le cimetière d’Arcangues qui domine le parcours est enterré le chanteur Luis Mariano

Un bouquet de golfs et d’Arômes dans le Bordelais 

Sans être classés premiers crus 1855 le golf n’existait pas encore en France, les parcours bordelais ont des arômes enivrants. Comme les grands crus de la région, ils se bonifient avec le temps. Et les nouvelles appellations comme le Pian-Médoc et Seignosse sont en passe de devenir les Petrus du golf.

Bordeaux est la capitale mondiale du vin. Du monde entier, les oenologues avertis s’y retrouvent pour se délecter de son nectar divin. Chaque année, les cent mille hectares de vignobles du Bordelais produisent cinq cents mil­lions de bouteilles destinées au marché planétaire des fins palais. Médoc, Saint-Emilion, Côtes, Graves, Saint-Julien … les vins rouges, blancs et rosés font tourner les têtes des amoureux des plaisirs de la bonne chère. Car les vins de Bordeaux sont les meilleurs du monde. C’est en 1855 que les cour­tiers travaillant pour les négociants établirent une classification des grands crus qui, près d’un siècle et demi plus tard, ne souffre d’aucune contestation. Un seul vin, le Mouton-Rothschild, réussit, en 1973, son examen d’entrée à cette liste prestigieuse des meilleurs crus de la planète. Château-Lafite, Château-Margaux, Château-Latour, Château Haut-Brion … A Bordeaux, le vin est indissociable de ces demeures de maîtres qui dominent les vignobles. La pierre et la vigne, symboles de la richesse du bordelais.

Golf du Médoc Resort

Au jeune golf du Pian-Médoc ou Golf du Médoc Resort, les magnums, jeroboams ou mathusalems des grands crus classés décorent le bar du clubhouse et la cave du restaurant est une des mieux fournies en grands crus avec celle … d’Augusta National, aux Etats-Unis, théâtre chaque année au mois d’avril du Masters. Dès son origi­ne, le Pian-Médoc a misé sur la richesse vinicole de la région pour se tailler une réputation qui a traversé les frontières. Sur le parcours des Châteaux, chaque tee de départ porte le nom d’un cru du Médoc et lors du dernier open de France, de gigantesques bouteilles (en plastique bien entendu) placées sur le practice servaient de repères de distance aux joueurs professionnels.

Le parcours des Châteaux est un véritable links « inland » dessiné par l’archi­tecte américain Bill Coore avec la collaboration du champion américain Ben Crenshaw, et sa végétation de genêts bordant les fairways rappelle les parcours de bord de mer irlandais ou écossais. L’architecte américain qui débuta avec Pete Dye a joué avec les vents de l’océan Atlantique pour des­siner un 18 trous stratégique, renforcé par des greens à la lecture délicate. L’autre 18 trous, les Vignes, oeuvre du Canadien Rod Whitman, s’est glissé à l’ombre bienfaisante d’une forêt de pins. Grâce à deux éditions d’un tour­noi de doubles, inscrit au calendrier du circuit européen, et à l’édition de l’Open de France 1999, des centaines de joueurs professionnels ont été élevés au rang d’ambassadeurs du Médoc à l’étranger. Pour preuve Angel Cabrera, vainqueur du concours du drive lors du dernier Open de France, est retourné en Argentine, lesté de son poids en vins de Bordeaux, soit quatre-vingts bouteilles de grands crus. Une belle publicité pour ces vignobles d’exception du côté de Buenos Aires. 

Le Golf Bordelais 

Avec la création dans les années 80-90 du golf du Médoc, de Caudéran, de Gujan-Mestras, de Lacanau, du Graves & Sauternais (le bien nommé), et de Bordeaux Lac (ce dernier sous l’impulsion du maire tennisman-golfeur, Jacques Chaban-Delmas), le golf a quitté l’espace confiné du Golf Bordelais, le club de la haute bourgeoisie de la Gironde. Créé ou début du siècle sur un ancien tir aux pigeons, le parcours du Golf Bordelais pos­sède encore les caractéristiques du golf à l’ancienne. Trous courts et greens peu profonds dons un porc arboré. Avec ses 4 700 mètres pour un par 67, le Golf Bordelais ne semble plus correspondre aux caractéristiques du golf moderne. Car aujourd’hui, les golfeurs veulent de la distance, encore de la distance, toujours de la distance pour foire « claquer » leur bois en titanium. A condition évidemment que les fairways soient suffisamment larges pour les « arroser » copieusement à grands coups de hooks et de slices. Au Golf Bordelais, ces golfeurs « new age » se sentent un peu frustrés. Car le jeu, ici, exige plus de subtilité que de force, plus de placement que de distance.

Jouer au golf autour du Bassin d’Arcachon

Pour satisfaire leur désir de puissance, les golfeurs prennent le week-end la route de la mer, vers le bassin d’Arcachon où tout Bordeaux se portage entre les stations balnéaires d’Arcachon et du Cap Ferret et entre les golfs de Gujan-Mestras et d’Arcachon. Le premier, dessiné par le Français Alain Prat , est à « l’américaine » avec ses sept étangs pour du golf cible, le second, un parcours à « l’anglaise » est au pied de la dune de Pylat qui cul­mine à cent quinze mètres au-dessus de l’océan. 

Si ces deux parcours ne sont qu’à quelques kilomètres l’un de l’autre, près d’un siècle les sépare sur l’échelle du temps. En effet, les premiers trous du golf d’Arcachon, aujourd’hui disparus, furent créés en 1895, par un pas­teur de l’église anglicane, le révérend Samuel Radcliff. Après la seconde guerre mondiale, les plus grandes familles d’Arcachon se cotisèrent pour recréer un golf et firent appel à un grand manieur de pince à balles, le Basque Pierre Hirigoyen, chargé de dénicher le site idéal qu’il finit par trou­ver sur la commune de la Teste-sur-Buch. Trou par trou, année par année, le golf prit forme et les membres fondateurs durent montrer des trésors d’ima­gination pour disputer des parties dignes de ce nom sur trois trous, ensuite sur cinq trous, puis sur neuf avant de boucler un vrai dix-huit trous sans l’obli­gation de repasser par la case départ toutes les demi-heures.

Cette prudence est de l’histoire ancienne. Désormais, les parcours se construisent d’un seul tenant. Et le golf est inauguré dès le programme initial totalement achevé. A la condition de satisfaire toutes les exigences administratives qui ne manquent pas de surgir quand le parcours touche au littoral. Ainsi, à Moliets, dans les Landes, le syndicat d’aménagement de la Côte d’Aquitaine imposa à Robert Trent Jones un sévère cahier des charges afin que les pins qui font face à l’océan soient conservés. Une heureuse ini­tiative qui donne à ce 18 trous de 6172 mètres son cachet landais grâce à ses larges fairways taillés dans la pinède et à ses « tues », des monticules dunaires avec lesquels l’architecte américain a su jouer à merveille. Avec ses quatre trous de bord de mer, du 13 au 16, Moliets est avec Saint-Jean­-de-Monts, en Vendée, Chiberia dans les Pyrénées-Orientales, l’un des trois véritables links de l’Atlantique. 

Le Majestueux golf de Seignosse 

En descendant vers le pays basque, le route est une immense ligne droite de cent kilomètres qui traverse les forêts de pins des Landes. Cette longue bande de bitume à l’accent monotone conduit à Biarritz et en Espagne. Juste avant l’entrée dans le Pays Basque, les passionnés de la petite balle blanche quittent la route principale et se dirigent vers le village de Capbreton pour rejoindre le golf de Seignosse.

Un véritable monument dressé à la gloire du golf. Merveilleux, ortueux, magnifique, sadique, les qualificatifs les plus extrêmes dési­gnent ce joyau niché dans la forêt landaise. Preuve d’un très grand parcours. Car quel golf au tracé médiocre déclencherait les pas­sions? En fin connaisseur, José ­Maria Olazabal vient de Fontarrabie en Espagne s’y entraî­ner quand son calendrier de tour­nois lui permet quelques jours de repos. Le double vainqueur du Masters peut y travailler son jeu de fers, réputé pour être un des meilleurs du monde. 

A Seignosse, c’est la précision absolue qui dicte un bon score. Car l’architecte américain Robert Von Hagge a compli­qué à l’excès les doglegs, les attaques de greens et les dévers. Face à ces épreuves infligées à leur swing fragile, les joueurs moyens ont vite fait de cri­tiquer le dessin du parcours. Leur mauvaise carte de score digérée, ils corri­gent leurs propos en louant la beauté de ce parcours vallonné, tracé au milieu de la forêt, quand les rayons du soleil traversent les futaies. Et se pro­mettent de revenir pour tenter de mettre une autre fois le monstre à genoux.

Golf Vignobles et Gastronomie au Golf du Château des Vigiers

Ouand les golfeurs bordelais sont rassasiés de mer, de sable et de grandes pinèdes, ils aiment s’aventurer dans les vignobles qui courent sur des dizaines de kilomètres sur les deux rives de la Garonne, traverser Sauternes et rêver devant le Château Yquem, le vignoble qui produit le vin blanc liquo­reux le plus savoureux au monde. Un nectar des dieux chanté pendant près de cent pages d’une langue admirable par le philosophe Michel Serres dans son livre « Les cinq sens ». C’est accompagné par le foie gras du Périgord que le Château Yquem révèle la subtilité de son bouquet. Comme celui que prépare le chef cuisinier des Fresques, le restaurant gastrono­mique du golf du château des Vigiers, à Monestier en Dordogne. La terrasse de ce restaurant fait face au parcours dessiné par l’architecte britannique Donald Steel. On est à cent kilomètres de Bordeaux, au cœur du terroir. Lars Petersson, propriétaire des lieux, est le premier à être tombé amoureux de ce château que l’on appelait « le petit Versailles » au XVllème siècle, bien qu’il n’existe aucune ressemblance avec le palais du Roi Soleil. Pour redo­rer le blason de ce petit ,château à la Mansart, cet ancien armateur suédois a investi près de cent millions de francs pour le confort de ses hôtes, étran­gers pour la plupart, qui partagent leurs loisirs entre les 18 trous bordés de pruniers et la pêche aux barbeaux dans un lac du parcours. Aux Vigiers, les golfeurs mènent la vie de château. Et, le soir, à la lumière des chandelles, les vins capiteux dansent dans les verres à bordeaux, évidemment!

Anecdotes et citations sur les golfs du Bordelais – Le Saviez-vous ? 

  • Dessinés par Bill Coore et Rod Whitman, les deux 18 trous du Médoc hésitent entre l’architecture à l’américaine et le links authentique.
  • Célèbre pour ses larges fairways entre les pins, Moliets l’est aussi pour ses cinq trous en bord de mer.
  • Sur le magnifique golf de Seignosse aux fairways torturés à l’extrème, le jeu de fers exige une précision diabolique
  • Dès les premiers trous de Seignosse, le golfeur est dans /’ambiance: fairways étroits et greens cein­turés d’eau. Si le spectacle vaut le détour, la carte de scores y est rarement flatteuse.
  • Le président François Mitterrand aimait jouer avec ses amis sur le parcours landais d’Hossegor.
  • Dernier coup de fer vers le 18 derrière lequel se dresse le château des Vigiers qu’on surnommait le « petit Versailles »
  • Le golf de Pessac, unique par­cours de la rive droi­te de Bordeaux, a su hisser son standing à la hauteur des par­cours de la rive gauche de la Gironde