Découvrez le guide détaillé de tous les parcours de golf situés dans la région Hauts-de-France. Vous pouvez laisser un commentaire, un vote ou une anecdote sur tous les golfs présents dans l’annuaire du golf
Du toit du blockhaus, transformé en départ arrière du trou n° 12 du golf de Wimereux, les côtes anglaises se détachent de l’horizon. L’Angleterre n’est qu’à trente kilomètres. Hier, seuls les ferrys assuraient quotidiennement les liaisons entre Calais et les ports anglais de Douvres, Folkestone et Ramsgate. Aujourd’hui, les touristes empruntent le tunnel sous la Manche, trente kilomètres de boyaux sous-marins. Désormais, la France n’est qu’à deux heures et demie de route de Londres. Et, le week-end, les Anglais viennent sur le continent jouer les grands links du Pas-de-Calais et de la côte Picarde: Wimereux, le Touquet, Hardelot, Belle Dune. En couples ou entre hommes. Reconnaissables à leurs coupe-vent et leurs bonnets de laine en guise d’uniformes. Un véritable retour aux sources pour ces Anglais qui se délectent de ces Links construits par leurs ancêtres.
Du nom de Whitley, Stoneham, Argyll, ces sujets de l’empire britannique ne sont pas seulement golfeurs, ce sont des bâtisseurs. De leur imagination fertile, ils ont transformé la Lande désolée en station balnéaire dernier cri. A la fin du XIXème siècle, Sir John Whitley découvre les massifs dunaires qui s’étendent du Cap Griz Nez à l’embouchure de l’Authie. Sous le charme de ces paysages sauvages battus par les vents, cet homme d’affaires se met en tête de créer une ville de toutes pièces qu’il a déjà baptisée Mayville, un nom franco anglais dédié à la Princesse May de Teck, épouse du futur Georges V qui règnera sur la Grande-Bretagne et l’empire des Indes de 1910 à 1936. Ce projet un peu fou n’aboutira jamais. Dans le même temps, il crée le Touquet Syndicale Ltd en association avec un de ses compatriotes, Allan Stoneham, et promène ses guêtres le long de la côte à la recherche du site idéal
A une trentaine de kilomètres au nord du Touquet, Whitley tombe sous le charme d’un château restauré par Sir John Hare qui le “relooka”, en 1849, dans le plus pur style néo-gothique. Ce château dont les remparts datent du Xlllème siècle sera la “pierre” fondatrice de Hardelot-Plage, une station balnéaire à vocation internationale. L’une de ses tours sera même le tee n° 1 du 9 trous dessiné au début du siècle par le champion anglais, Harry Vardon, recordman de l’Open Britannique avec six victoires.
De ce 9 trous primitif, il ne reste quasiment rien. Seulement trois trous de l’actuel parcours des Pins, les 13, 14 et 16, trouvent leur origine dans ce premier tracé d’Hardelot et quelques photos jaunies apportent leur touche historique aux murs tendus de tissu vert du bar du clubhouse.
Passé à 18 trous en 1930 sous le dessin génial de Tom Simpson, le golf d’Hardelot ne résiste pas aux bombarbements massifs de l’aviation alliée chargée d’écraser les défenses allemandes de la seconde guerre mondiale. Hardelot-Plage est en ruines. Il ne reste que huit villas intactes! Dans un tel contexte, le golf n’est évidemment pas la priorité et sa réouverture n’est possible qu’en 1953. Fort heureusement, le dessin originel de Tom Simpson, architecte par ailleurs de Chiberia, Chantilly, Fontainebleau … , est préservé.
Tracé dans une forêt dont les plus vieux arbres prirent racines au temps de Louis XIII, le parcours d’Hardelot est franc même si ses bunkers sont judicieusement placés. Tom Simpson est toujours juste dans ses dessins et exige des golfeurs finesse et technique. Devant l’engouement du golf sur la côte d’Opale (nom donné à la portion de la côte comprise entre Berck et le cap Gris Nez par le peintre Levêque au début du siècle), la famille Lesur, qui préside aux destinées du golf et au développement de la ville d’Hardelot-Plage depuis trois générations, ouvre un nouveau 18 trous en 1990 qui trouve refuge dans les dunes du mont Saint-Frieux. A plus d’un kilomètre du premier parcours. Dessiné par l’architecte belge, Paul Rollin, le 18 trous des Dunes est plus accidenté, les doglegs sont nombreux et les pièces d’eau soulignent sa modernité. Malgré tout, le parcours des Dunes est critiqué par des golfeurs français pour ses quelques départs aveugles.
Des arguments qui font bondir Ken Strachan de son fauteuil directorial. Cet Ecossais cite alors Gleneagles, Augusta, Lahinch. “Oui critique les trous aveugles de ces parcours de légende? Tiger Woods s’est-il plaint du drive aveugle au trou n° 11 du Masters?” Le sujet hérisse Ken Strachan, ancien joueur pro. Qu’il pleuve ou qu’il vente, les joueurs anglais ne se plaignent jamais. Trop heureux de jouer une nouvelle partie de golf entre copains de bureaux. Car le vent n’a jamais arrêté ni un sujet de sa majesté la Reine, ni le golfeur de la région Nord-Pas-de-Calais.
Au Parisien de passage qui, déjà, plie sous le joug d’un vent force 3, on rétorque qu’à Wimeureux ou á Hardelot , le golf en Côte d’Opale ne commence à devenir intéressant quand on avance sur les fairways plié en deux et que les parapluies se retournent, baleines brisées. De toute façon, Wimereux n’est pas un vrai de parcours de golf sans vent. Dixit les membres de ce club qui s’approche le plus dans sa conception des premiers golfs écossais. Pur et dur. Et, quand le rough pousse, c’est “Wimerough”. Et le parcours devient un monstre.
Sur l’immense plage de sable du Touquet, les speed-sails aux voiles colorées filent sous le vent. A marée basse, ce sont des kilomètres de pistes de jeu pour ces casse-cou assis dons ces drôles d’engins, mi-voilier, mi voiture. Dons les dunes, ce sont les motards qui mettent les gaz dons les pistes sablonneuses pour se préparer à la gronde course annuelle, L’Enduro du Touquet, qui rassemble des centaines de concurrents venus de toute l’Europe.
Entre les dunes, ce sont les paisibles golfeurs qui s’attaquent à un des grands et nobles parcours français, celui de la Mer du golf du Touquet . Pourtant, la “Mer” n’est pas le premier parcours du Touquet car il ne fut inauguré qu’en 1931. Vingt-sept ans plus tôt, Lord Balfour, premier ministre britannique inaugure le parcours de la Forêt! Un comble. Mais, le Touquet est une ville atypique, créée seulement à la fin du XIXème siècle. Les premières maisons ne sont construites qu’en 1882, suivies par l’ouverture d’hôtels et de magasins. En 1888, Le Touquet s’arroge l’appellation de Paris-Plage. Malgré tout, la station ne décolle pas et John Whitley, le créateur d’Hardelot, associé à Allen Stonehom, se portent acquéreurs de mille cent hectares invendus du domaine. Le dynamisme de ces anglais est légendaire.
Sous leur conduite, palace, casino, hippodrome et golf sortent de terre ou plutôt du sable. Avant-guerre, le Touquet est le seul golf français de quarante-cinq trous, voire d’Europe continentale. Les membres de ce club sont gâtés. Béni soit Stonehom! D’ailleurs sa famille reconnaissante a dressé une stèle à droite du green du 18 du parcours de la Forêt pour commémorer ce grand bonhomme fondateur du golf du Touquet.
Pendant la seconde guerre mondiale, deux mille bombes explosent sur le Touquet. Après la libération de la ville, le 4 septembre 1944, commencent les opérations de déminage. Elles sont longues, dangereuses et fastidieuses. La ville en est truffée. Les démineurs en compteront cent mille! Le golf renaîtra par portion de 9 trous. Depuis l’acquisition par la chaîne Open Golf Club, le parcours de la Mer est revenu à l’identique. Comme l’avait tracé en 1931 l’architecte anglais Harry Colt, créateur de Saint-Claud,Muirfield ou Wentworth. Paradoxe de ce parcours, la mer ne se voit jamais de ses fairways. Il faut attendre d’être sur le tee de départ du 18 pour apercevoir en tournant le dos au parcours la mer entre deux immenses dunes couvertes d’oyats.
Avec la multiplication dans les années 85-95 des parcours de style américain, construire un links pouvait paraître le comble du passéisme pour un architecte de golf. Car à cette époque, les nouveaux golfeurs exigeaient des parcours truffés d’obstacles d’eau, de greens en île et de bunkers aussi vastes qu’une crique bretonne! Pourtant deux architectes français ont relevé le défi. Yves Bureau à Saint-Jean-de-Monts, en Vendée, et Jean-Manuel Rossi, à Belle-Dune sur la Côte Picarde. Ce dernier fut d’ailleurs salué comme un des plus beaux parcours français construit dans les années 90.
Créé par le Syndicat de la Côte Picarde, le golf de Belle Dune, à Fort-Mahon-Plage, est un exemple du mariage réussi entre l’écologie et le golf. Car, il fallut deux ans de travail aux chercheurs pour apporter les solutions aux problèmes posés par l’édification de ce golf dans le plus grand massif dunaire d’Europe. Pour fixer les dunes, plus d’un million d’oyats furent plantés à la main, pour stabiliser le gazon, de la terre végétale fut répandue sur le sable, pour guider les eaux de l’arrosage, un film étanche fut posé à quarante centimètres sous terre. Depuis sa création, Belle Dune est touiours sous la surveillance des chercheurs. Seuls les lapins qui font l’obiet d’une battue chaque vendredi des mois d’hiver ne sont pas invités à la table du respect de l’environnement.
Au contraire d’autres links qui peuvent paraître monotones, Belle Dune invite à une balade en trois parties. La première des trous 1 au 11 traverse une forêt de pins et de bouleaux , la seconde du 12 au 14 pénètre dans le massif dunaire. La rupture est alors saisissante avec ces greens verts cernés par les milliers d’oyats blonds qui ondulent en vagues sous le vent. Dans un souci écologique Jean-Manuel Rossi n’a pas hésité à séparer les trous 12 et du 13 de plusieurs centaines de mètres et à construire des ponts de bois afin de laisser la nature vierge. Enfin du 15 au 18, les pins reviennent border les fairways pour se conclure au clubhouse, charmante maison de bois dont les ardoises et les bow-windows soulignent le style picard
Quelques anecdotes sur les golfs de la région du Nord . Le Saviez Vous ?